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Francophonie, langue française : lettre ouverte à Emmanuel Macron

Le président de la République a proposé à Alain Mabanckou de contribuer aux "travaux de réflexion" qu'il souhaite "engager autour de la langue française et de la Francophonie". L'auteur de "Verre cassé" lui répond.

Monsieur le Président,

Dans votre discours du 28 novembre à l'université de Ouagadougou, puis dans un courrier officiel que vous m'avez adressé le 13 décembre, vous m'avez proposé de "contribuer aux travaux de réflexion que vous souhaitez engager autour de la langue française et de la Francophonie."

Dans sa lettre ouverte à lire sur le site de l'Obs, Alain Mabanckou indique que "La Francophonie est malheureusement encore perçue comme la continuation de la politique étrangère de la France dans ses anciennes colonies."
Il insiste sur le prestige encore vivant de la langue française et à quel point la littérature francophone est étudiée aux Etats-Unis. Les auteurs africains y sont largement traduits. Et il ajoute : "La littérature française ne peut plus se contenter de la définition étriquée qui, à la longue, a fini par la marginaliser alors même que ses tentacules ne cessent de croître grâce à l'émergence d'un imaginaire-monde en français."

Il regrette qu'Emmanuel Macron ait prononcé un discours à la Foire du livre où il affirmait que "l'Allemagne accueillait la France et la Francophonie", "comme si la France n'était pas un pays francophone !"

Fustigeant "La Francophonie "institutionnelle", il lui reproche de n'avoir "jamais pointé du doigt en Afrique les régimes autocratiques, les élections truquées, le manque de liberté d'expression."

En conclusion, Alain Mabanckou écrit : "Par conséquent, et en raison de ces tares que charrie la Francophonie actuelle - en particulier les accointances avec les dirigeants des républiques bananières qui décapitent les rêves de la jeunesse africaine -, j'ai le regret, tout en vous priant d'agréer l'expression de ma haute considération, de vous signifier, Monsieur le Président, que je ne participerai pas à ce projet."

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