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Solidarité Haïti/Un projet de reconstruction par l'art

Une structure bruxelloise propose une dimension artistique dans la reconstruction du lien social et des identités après le séisme
  • Solidarité Haïti/Un projet de reconstruction par l'art
Genre : Appels à contributions / candidatures
Contact Olivier Blin
Pays principal concerné : Rubrique : Théâtre
Mois de Sortie : 2010
Publié le : 25/01/2010
http://www.chargedurhinoceros.be
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Introduction

Le désastre qui vient de frapper Haïti appelle une réponse massive de la communauté internationale. Au delà de la mobilisation des premières semaines pour apporter les secours d'urgence et répondre aux besoins de base des victimes, l'appui au redressement de la société haïtienne doit être envisagé à long terme.
Nombre de partenaires planifient d'ores et déjà un appui à la reconstruction des infrastructures et des bâtiments.

D'autres dimensions de la réhabilitation doivent être appuyées. Le traumatisme et le désespoir des survivants sont immenses et les actions qui accompagneront les Haïtiens dans la reconstruction de leur identité et du lien social seront fondamentales.
Les enfants et les jeunes, souvent plus vulnérables, devraient être les premiers bénéficiaires de ce travail. Leur rôle dans le redressement de la société sera fondamental dans un pays dont la majorité de la population a moins de 25 ans.

A l'heure actuelle, Haïti ne dispose pas de services capables d'apporter un appui massif et structuré de nature psychosociale.
Il est peu probable que le pays dispose de telles capacités à moyen terme. Mais la réponse à un tel traumatisme ne peut être strictement médicalisée.
Pour aider la société à reprendre vie, ce travail délicat devra plonger ses racines au plus profond de la culture haïtienne.

La société haïtienne dispose d'autres ressources qui pourraient être mises au service d'un travail de reconstruction personnel et collectif.
Les artistes, et plus spécifiquement les comédiens et auteurs haïtiens, ont déjà démontré leur engagement et leur capacité à porter des débats de société et à ouvrir la parole sur des thèmes difficiles.

L'action de l'asbl "La Charge du Rhinocéros" à Haïti

Depuis 8 ans, La Charge du Rhinocéros a développé en Haïti nombre de réseaux et tissé des liens professionnels et de fortes amitiés avec des artistes.
Avec un collectif d'artistes locaux nous avons créé, notamment à Port-au-Prince, le principal festival de théâtre haïtien aujourd'hui organisé localement: les Quatre Chemins.
Impliqués dans un accord de coopération entre la Communauté française de Belgique et Haïti, nous avons créé des spectacles avec des comédiens haïtiens, produits dans quelques une des meilleures institutions culturelles belges : le Théâtre National, le Théâtre de Poche, le Public, la Vénerie, le Festival international de Liège et plusieurs centres culturels d'envergure,… Les directeurs de ces structures ont personnellement suivi ce travail en Haïti.
Cette action, soutenue par Wallonie Bruxelles International (WBI), le service de coopération internationale de la Communauté française de Belgique, a permis à plus de 30 jeunes acteurs haïtiens de poursuivre leur formation dans les meilleures écoles de théâtre belges.
Dès lors, nous souhaitons nous investir dans le futur projet de reconstruction haïtien et donner aux artistes haïtiens en général et au théâtre en particulier, la place qu'ils doivent nécessairement occuper dans ce processus.

Le projet

Suite au tremblement de terre, le projet que nous proposons vise à favoriser la reconstruction du lien social et la réhabilitation des victimes à travers la mobilisation de divers acteurs pour un travail de coopération entre les acteurs culturels et artistiques et les acteurs sociaux.
Le projet que nous proposons s'inscrit dans cette dimension. Il vise concrètement à :

1. permettre à six compagnies haïtiennes importantes de s'investir dans ce processus de reconstruction du lien social et plus précisément de favoriser les interventions de leurs artistes dans les écoles, les associations, les marchés… avec des spectacles, des animations théâtrales et pédagogiques, conçues et animées par des auteurs et comédiens haïtiens avec lesquels nous travaillons en compagnonnage depuis plusieurs années.

Il s'agit de soutenir les enfants, leurs familles, leurs instituteurs et leurs communautés, afin de faire face au traumatisme et au désespoir en proposant de la vie, en proposant un acte de création, parfois simplement ludique, mais susceptible d'aborder le traumatisme de manière détournée, tout en favorisant l'émergence des thèmes de la reconstruction personnelle et collective.

D'autres acteurs sociaux, déjà actifs dans l'appui aux groupes vulnérables, notamment la FOKAL, seront sollicités pour accompagner le travail de reconstruction sociale.
L'implication des partenaires sociaux doit en effet favoriser et garantir la durabilité du projet, notamment, par le développement d'un matériel créatif et pédagogique qui pourra être largement reproduit et mis à leur disposition pour développer cette action dans diverses régions du pays.

2. donner les moyens financiers suffisants à chacun de ces artistes, notamment en les salariant pendant une durée à déterminer, afin qu'ils puissent accomplir leurs projets artistiques dans la dignité et rencontrer également l'accomplissement de leurs besoins vitaux.

Plusieurs événements artistiques seront créés en Région bruxelloise pour générer des fonds. Notamment au Théâtre de Poche ou à l'Espace Magh.
La création du spectacle Ayiti, en préparation, de et avec Daniel Marcelin sera aussi un lieu de visibilité pour Haïti dans les mois à venir (15 représentations à Bruxelles pour 4500 spectateurs).
Ewa Ayiti, une opération de visibilité des artistes haïtiens en Communauté française et des dynamiques de coopérations culturelle et artistique de cette dernière avec Haïti, organisée par le WBI en sera une autre.

La Charge du Rhinocéros assurera la mise en œuvre globale du projet et se porte garante de la bonne gestion des fonds. Son équipe permanente à Bruxelles assurera l'accompagnement et le suivi de ses partenaires haïtiens.

Quelques éléments plus précis

Public cible et bénéficiaires principaux : les enfants de 8 à 15 ans dans et hors du processus de scolarisation, leur famille, …
Autres bénéficiaires : les enseignants, les parents et les communautés qui seront invités à assister aux animations/représentations, à prendre part aux débats et à s'associer aux projets communautaires.

Lieu d'exécution : Port-au-Prince et province

Nombre d'écoles ciblées : 120

Nombre d'enfants ciblés : 10.000

Quelques acteurs du projet : des auteurs et comédiens haïtiens, partenaires de la Charge du Rhinocéros

1. Rolando Etienne, directeur de Dram-Art, une troupe de théâtre qui existe depuis plus de cinq ans à Fontamara, quartier se situant dans le sud-ouest de Port-au-Prince peu avant Carrefour, un quartier très affecté par les événements actuels. Il dispose de sa bibliothèque, "L'Etoile Filante".
2. Albert Moleon, comédien-metteur en scène-pédagogue au Petit Conservatoire de Port-au-Prince, école de théâtre présente depuis maintenant dix ans dans le bas de Delmas (sous la direction de Daniel Marcelin) et dont les élèves sont issus des quartiers défavorisés. Les étudiants de dernière année gardent ce lieu comme seul lien avec la réalité, et créent Crecis, un spectacle pour enfants de la zone, dirigé par Albert Moléon.
3. Paula Clermont Péant, directrice du Centre Culturel Pye Poudré. Ce centre existe depuis près de vingt ans sous la direction de Mme Péant dans le quartier de Christ-Roi, avec sa bibliothèque et son atelier de théâtre baptisé "Actelier". Celui-ci organise des rencontres entre jeunes de différents quartiers comme Delmas, Carrefour-Feuilles ou encore le centre-ville. Il débute également dans l'expérience de théâtre de marionnettes.
4. Ernst Saint-Rome, directeur de COPART, espace de création de spectacles, de scénographie et de théâtre de marionnettes par excellence. COPART se trouve dans la zone rouge de la Minustha (Nations-Unies), appellation héritée de son insécurité. Cet espace COPART à proximité de la Rue Piéton, du Lycée Piéton et de Bel-Air a quand-même su, malgré son emplacement inhabituel, continuer ses activités avec ses rencontres de poésies, de chants et de lectures du vendredi Anba la ville (traduit comme "en bas de la ville") de 16h à 18h.


Quelques partenaires :

Nombre d'artistes haïtiens, l'équipe du Théâtre de Poche, l'équipe de l'Espace Magh, le PAC,…

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