Côtoyer le pouvoir est généralement perçu comme une élévation, rarement comme un écrasement. Pourtant, le pouvoir peut être vécu comme frustration. C'est le leitmotiv du récit autobiographique de Birama, fils d'Alpha Oumar Konaré qui fut à la tête du Mali de 1992 à 2002. C'est la première fois, en Afrique, qu'un fils de président se livre à un tel exercice. Au-delà, le réel intérêt de l'ouvrage réside dans le regard innocent d'un enfant sur les bouleversements qui secouent son pays, sa famille, et sa propre destinée. En fait, à partir du 8 juin 1992, date à laquelle son père accède à la magistrature suprême, la vie de Birama, alors âgé de dix ans, est conditionnée par son statut qui l'étouffe. Il relate ici son parcours douloureux pour retrouver son enfance confisquée. Brimades, rackets, coups bas de la part de ses camarades …Rien ne lui est épargné. Incrédule, il découvre l'opportunisme des adultes, la jalousie des enfants ; l'univers impitoyable de la politique. Désemparé, il décide de partir pour la France, mais se retrouve confronté à une nouvelle forme de violence : celle du racisme. Mûri par ces épreuves, Birama revient au Mali, décidé à assumer son destin. A la fois exutoire et réquisitoire, la Colline sur la tête sert de thérapie au jeune auteur.