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Cultures-Haïti

Daphnée Karen Floréal

  • Daphnée Karen Floréal
© Le Nouvelliste
Créateur en bijoux
Pays principal concerné : Rubrique : Artisanat d'art
Haïti



Daphnée Karen Floréal est d'abord une belle femme avec des cheveux soignés. Sûre de ses attraits et surtout grande amatrice depuis l'enfance de bijoux. Sur mon insistance, elle concède que sa collection personnelle va au-delà des deux cents. Il y a ceux que ses parents lui ont offerts, ceux qu'elle a achetés et aussi ceux que des amis lui ramènent d'Arabie Saoudite, du Liban ou d'autres contrées exotiques. Elle ne s'en cache pas, c'est son péché mignon depuis toujours. Chez les Floréal, la visite ou la participation à des foires artisanales est un rituel sacré. Tandis que les parents achètent des tableaux, elle-même elle achète des bijoux artisanaux. L'idée d'en faire un métier a surgi à l'issue d'un cours sur l'entrepreneuriat dispensé dans le cadre de ses études en gestion. Elle décide de prime abord d'acheter en gros et ensuite de les détailler avec ses amis. C'est en 2006 qu'elle décide de créer elle-même ses produits. Dès lors, elle saute d'une collection à l'autre. Celles de 2006 et de 2007 sont anonymes, à leurs balbutiements; elle reconnaît d'ailleurs qu'elles n'étaient pas fameuses. En 2008, elle présente "Feuilles", sur le modèle de la nature, plusieurs feuilles sont imitées. 2009, Les géométries, 2010 Extra. 2011, Excétera, est caractérisée par des boules, il y a des grappes de raisin, des guirlandes.
En 2012, Cocktail, les diverses pièces de la collection se nomment par conséquent Mojito, Tequila. En 2013, Atlantide qui imite des éléments du fonds marin tel que les algues.
La même année, Flocon dont 5% des ventes seront versées à une bibliothèque pour enfants défavorisés. La belle présente ses produits comme une rencontre entre l'artisanat et la mode. "Je suis une créatrice de mode, dit-elle, qui s'inspire de l'artisanat connecté à la culture de mon pays." Ils sont carrément tape-à-l'oeil, très achalandés selon elle. La règle à Bijou Lakay, c'est de proposer du corne travaillé, mais le moins peint possible. La corne, son matériel fétiche, est capricieuse selon elle. "Il est très difficile, souligne-t-elle, de trouver la même teinte à chaque fois, la teinte noire est la plus répandue, le violet, le blanchâtre sont très difficiles à trouver. Ils se déclinent en anneaux, colliers, bagues, boucles d'oreille...Ils sont disponibles au show-room de Bijou Lakay, au 21 de la rue 3 à Pacot. Mais aussi à Lilophia, à David André Boutique et à Tisaksuk (Valerio Canez). Pour mener à bien les affaires, elle s'en remet à sa mère qui chapeaute le travail de 6 artisans. Ces derniers partent chercher la corne, ils la polissent et la transforment selon le canevas de la créatrice de mode. Dès ses débuts, Daphnée connaît le succès. Elle nous avoue qu'elle n'a pas à se plaindre de la vente. "En général, dit-elle, les 9/10 sont vendus. Elle est très sollicitée par les foires à l'étranger et chez nous. Artisanat en Fête, Femmes, création et production en Haïti et en Floride. En 2013, elle était dans la délégation haïtienne qui a pris part au Brazilia Arte Popular do Haïti. Pareil pour Carifesta à Surinam. A Atlanta, elle a pris part à Goûts et saveurs d'Haïti. Cette année (2014), elle est à Expocomer au Panama. Le 26 avril, ses bijoux ont été exposés à l'ambassade d'Haïti à Madrid... Ses modèles sont Prada, Ungaro. Chez nous,elle reconnaît des affinités pour plus d'un de ses collègues. Elle adore les sacs Xaragua de Nora D. Matoune, les pièces en dentelle de Miko Guillaume, toutes les pièces de David André. Elle dit admirer Maëlle David du réseau de designers pour son don de l'écoute. Pour la créatrice de bijoux, Femmes, création et production est une mine inestimable pour les jeunes créateurs de mode. "Quand on est une parfaite inconnue et qu'on a l'occasion de montrer ses produits dans une si grande vitrine, c'est extraordinaire", affirme-t-elle Daphnée encourage tout le monde, les 3 et 4 mai, à venir faire le plein d'articles finis selon elle. Au fil des éditions de ce salon auxquelles elle a pris part, les représentants de la gent masculine qui visitent son stand lui reprochent toujours de ne pas penser à eux. Par conséquent, elle leur promettait d'y travailler un jour. Alors est-ce pour honorer cette sacro-sainte promesse qu' elle les attend à son stand avec leurs familles, leurs amies qui y trouveront certainement des pièces de ses précédentes collections?




Chancy Victorin (Le Nouvelliste)

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