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Cultures-Haïti

Sur la pelouse

Sur la pelouse
Genre : Théâtre
Éditeur : Lansman Editeur
Pays principal concerné :

Le Commandant Fout-la-trouille et la Brigadière surveillent. Ils attendent avec crainte la venue de gens qui vont descendre dans la rue, qui viendront les affronter. Ils sont là pour les arrêter. Le Commandant donne les ordres, la Brigadière répète les leçons sophistiques qu'il dispense : on doit les arrêter, parce qu'ils descendent dans la rue, parce qu'ils veulent les affronter, parce qu'on doit les arrêter. La Brigadière, qui reconnaît son propre manque d'intelligence, admire le Commandant et veut bien faire à ses yeux. Cependant, elle oublie de compter combien de personnes s'avancent vers eux, alors que selon le Commandant cette information est de première importance pour avoir l'avantage sur les manifestants. S'ensuit une nouvelle leçon : on a les armes, parce qu'on doit les utiliser, parce qu'on doit les arrêter, parce qu'on a les armes. La Brigadière, de plus en plus inquiète par les cris qu'ils entendent au loin, part à la rencontre des gens. Elle revient pour raconter son action à son supérieur : elle leur a tiré dessus, elle croit qu'ils sont tous morts. Mais elle a oublié encore une fois de compter. Le Commandant part à son tour, pour vérifier qu'ils ne se relèvent pas. À son retour, il confirme qu'il a achevé les restants, puis raconte comment il a introduit "sa kalache dans le vagin" des femmes. La Brigadière, interloquée, lui demande pourquoi il a commis cet acte. Le Commandant explique qu'il s'agit du geste le plus beau qui soit. Ensuite il essaie de la convaincre qu'il l'a fait pour dissuader les femmes de sortir dans la rue, pour les remettre à leur place. Et que tous les deux, ils n'ont rien à se reprocher, ils ont fait leur devoir, et de toute façon ils n'ont pas commis les crimes du passé, ceux de "la révolution". À tour de rôle, ils racontent ce qu'ils ont vécu sous la révolution : lui, il a vu son père enlevé de chez lui en pleine nuit, son père à elle a été pendu, et sa mère l'a eue en prison. Ils ont appris qu'il fallait se taire, et ne pas pleurer, sous la révolution.
Une soudaine envie de danser les prend. La Brigadière confesse qu'à 30 ans aucun homme ne l'a encore touchée, parce qu'elle porte un treillis. Elle veut être touchée par le Commandant, qu'il lui donne du plaisir. Ils dansent, leurs corps se rapprochent, se touchent.

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