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Cultures-Haïti

Rabah Zanoun

  • Rabah Zanoun
Réalisateur/trice, Journaliste, Scénariste
(Homme)
Pays principal concerné : Rubrique : Cinéma/tv, Média

Rabah Zanoun est né en mai 1968 à Thionville en France. Après des études en communication, il rejoint Paris pour travailler en tant que journaliste à Canal +, M6, I télé et d'autres rédactions. En 2008 il se lance ensuite dans la réalisation de documentaires, dont "Le Choix de mon père" et "Emilie Busquant, une passion algérienne".

Pour le "Le Choix de mon père", Rabah Zanoun, fils d'un de ces combattants meurtris, est ainsi parti, caméra au poing, sur les traces de son père Mohamed, paysan kabyle dont l'itinéraire cahoteux, défie les stéréotypes. Son film, diffusé à l'occasion de la Journée nationale d'hommage aux harkis fixée au 25 septembre, a le charme et les faiblesses d'un album de famille confectionné en hommage filial. Non, se convaint-il, son père "n'a pas fait de mal" en combattant aux côtés des Français, comme si cette hypothèse individuelle pouvait gommer l'extrême violence des affrontements.

Le documentaire vaut surtout pour la description du parcours de Mohamed Zanoun, représentatif des hasards de la vie, souvent dérisoires, qui ont jeté des individus d'un côté ou de l'autre de ce conflit. Immigré à Paris, ce paysan kabyle devenu ouvrier, est mobilisé par le FLN dans son conflit fratricide et oublié contre son rival, le Mouvement national algérien (MNA), conflit qui causa la mort de 4 000 personnes dans l'Hexagone.

Refusant d'exécuter un militant du mouvement adverse et dès lors menacé de mort lui-même par le FLN, le père du réalisateur chercha la protection de l'armée française et signa un contrat de moghazni (supplétif) qui le ramena en Algérie. Emprisonné au moment de l'indépendance, en 1962, il ne put rentrer en France que cinq ans plus tard. Rabah Zanoun accompagne son père dans chacun des lieux qui jalonnent son histoire. Un seul lui reste inaccessible : l'Algérie, dont il est refoulé, comme le sont encore certains harkis.

Emouvant bien qu'insuffisamment replacé dans l'histoire générale, le film illustre le fossé existant entre la mémoire, forcément victimaire et subjective, et l'histoire, qui cherche à reconstituer la complexité des événements au moyen de sources variées. Mais dans un domaine où les images d'Epinal ont la vie dure, pareil témoignage filmé a valeur de pépite.

www.imdb.com/name/nm7539080

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