Selon Salim Mesbah d'El Watan, "au siège de la télévision ça cogite depuis le 3 février, date la déclaration du président de la République. Le DG de l'ENTV, M. Eulmi, a instruit les responsables des différentes chaînes pour lui faire, au plus vite, des propositions. Ils sont tenus de plancher sur les mesures à prendre pour permettre aux partis politiques légaux de se faire entendre à l'antenne. "C'est l'affolement général, affirme un journaliste de la rédaction. La direction est livrée à elle-même, car elle ne sait pas quoi faire. Elle n'a reçu aucune directive et ne sait comment s'y prendre." Pour le moment, la direction navigue à vue et tente de trouver des solutions au cas par cas. Les directeurs des chaînes doivent trouver des concepts d'émission à mettre à l'antenne au plus vite et surtout les journalistes capables de les animer. "Le problème c'est qu'il n'y a pas les moyens humains pour appliquer ces instructions. Qui a la compétence à l'ENTV d'animer un débat ou interviewer un homme politique ?", déclare un cadre de l'entreprise sous couvert de l'anonymat.
Au siège de l'entreprise, on encaisse mal ce rappel à l'ordre présidentiel qui ternit encore un peu plus l'image d'une direction accusée d'avoir censuré, de sa propre initiative, sans que le pouvoir ne lui ait jamais rien demandé et qui doit affronter le courroux de certains ministres qui portent des accusations graves sur la télévision. "Certains membres du gouvernement nous accusent d'être à l'origine des troubles que connaît actuellement le pays à cause des sujets diffusés dans le 20h." En attendant le brainstorming prévu dans les prochains jours, la direction de la télévision prépare activement les festivités du Mawled Ennabaoui ! A défaut d'idées nouvelles, l'ENTV tente de colmater les brèches, comme elle peut.
A la radio nationale, c'est aussi la surchauffe. Les directeurs des trois chaînes ont tenu des réunions avec les chefs d'édition de l'information, pour leur exposer les nouvelles directives. Les journalistes sont tenus d'ouvrir l'antenne aux préoccupations de la société civile et de rendre compte, dorénavant, des activités de tous les partis politiques légaux couvertes par la très officielle Agence presse service (APS). "Cette ouverture" permet à la Radio nationale d'éviter, à moindre frais, les questions de fond qui secouent la vie politique nationale."
Extraits d'un article de Salim Mesbah paru sur El Watan le 16 février 2011.
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