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Cultures-Haïti

Un fleuve humain

  • Un fleuve humain
Genre : Société
Type : Documentaire
Titre original :
Pays principal concerné : Rubrique : Cinéma/tv
Année de réalisation : 2006
Format : Long
Durée : 92 (en minutes)

Un fabuleux enchevêtrement de canaux, de rivières, de lacs, d'îles, de mares, de prairies et de zones inondables aux confins du Mali.
Tel est le delta intérieur du fleuve Niger qui traverse une vaste plaine au coeur du Sahel.
Sur ce territoire, des sociétés humaines ont appris à vivre en étroite relation avec les mouvements du fleuve. A l'étiage, nous allons à la rencontre des habitants du delta à la recherche d'un portrait presque humain du fleuve. Là, ce fabricant de pirogue et son fils nous donnent les clés de la réalisation d'une bonne pirogue, un art hérité de sa famille qu'ils donnent en échange de considération et de respect, par amour de la solidarité.
Alassane, le fameux pilote du bateau qui relie tous les ports, connaît tous les pièges des eaux du fleuve et se souvient de sa jeunesse de berger quand, à l'image d'Amadou et de ses amis, il emmenait paître les boeufs dans les plaines inondées par le Niger en crue. Sitaï, la marchande de poissons, regrette les évolutions du monde, les poissons qui se raréfient, les crues bienfaitrices qui se font plus rare, les arbres et les animaux qui disparaissent.
Enfin, Sekou, pécheur depuis 40 ans, suit comme à chaque décrue la migration des poissons jusqu'au lac Debo où ceux-ci se réfugient.
Autant de personnages, autant d'instants de vie captés au rythme lancinant du fleuve qui racontent tous la même histoire : la contemplation d'un monde qui change inexorablement.



Un film de Sylvain L' Espérance
Québec - 2006 - Couleurs - 90 min - Français, Peul, Bambara. S-T-F


Ce film est un méthodique travail de sape des apparences, des clichés, de cette mer de tranquillité inaugurale. Un constructeur de pirogues explique qu'une pirogue, c'est d'abord une affaire de hauteur en harmonie avec le cours du fleuve. Un pilote de bateau montre comment on distingue sous l'eau les bancs de sable mouvants, comment on repère les courants et les déplacements du lit. Une marchande de poissons s'inquiète : les joncs qui bordaient les berges du Niger disparaissent et avec eux les poissons qui s'abritaient dans leurs replis. Le berger peul évoque les grands fauves qui ont disparu, la maladie des boeufs du fait du tarissement des mares. Chacun à sa façon raconte la même histoire, tous ont la même perception verticale du fleuve : sa beauté, sa puissance nourricière, sont question de profondeur et d'épaisseur, de sinuosités et de boues, dans le temps aussi bien que dans l'espace. Et non pas d'horizon. Ce fleuve, c'est un corps vivant, pas une surface ; un organisme complexe qui meurt lentement sous nos yeux et que nous ne voyons pas mourir. La beauté plastique du Fleuve humain rappelle qu'un film, c'est d'abord un regard, et que le regard, c'est une question de désir, pas de savoir, un enveloppement et non une séparation, et qu'une caméra, ce n'est pas qu'un oeil, c'est aussi une main, et qu'un plan cinématographique, c'est plus qu'une image, c'est d'abord une réalité tactile - une caresse. Eisenstein, lui, parlait de ciné-poing.

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