Née en Haïti en 1959, Karine Margron a grandi au sein d'une famille de musiciens. En 1971, elle fait ses premiers pas dans le monde musical avec la pianiste Micheline Laudun Denis, dont elle est fréquente les cours assidûment pendant plusieurs années. En 1979, sous la direction de la mezzo soprano Alzire Rocourt, elle entre dans l'univers de la chanson. Elle rejoint ensuite le chœur mixte Voix et Harmonie ainsi que La Schola Cantorum de l'École de musique Sainte-Trinité. Avec le maestro Michel Déjean, elle découvre la beauté et la richesse des chansons folkloriques. À la Schola Cantorum conduite par James Smith, elle renforce ses connaissances du répertoire classique. En 1985, elle part en tournée à New York avec le chœur Voix et Harmonie, invité à prendre part aux manifestations culturelles marquant le quarantième anniversaire des Nations-Unies. Au sein de cette formation, elle chantera, dans toutes les grandes villes d'Haïti, les airs bien connus de nos compositeurs, tels que Othello Bayard, Werner A. Jaegerhuber, Maulear Monton, Frantz Casséus, Marcel Sylvain, pour ne citer que ceux-là. Durant cette même période, elle participe à la sortie du premier disque du chœur, intitulé Réveil folklorique.
En 1987, mue par un besoin intense d'exprimer son identité propre et consciente de son pouvoir créateur, Karine se met à la peinture et à l'artisanat. Sa peinture est abstraite et symbolique. S'inspirant de thèmes spirituels universels, de dessins des Taïnos d'Haïti et de vèvè, elle crée une gamme unique et originale de céramiques à froid alors disponible en exposition permanente à la Galerie Galata. Elle pratiquera cet art pendant sept années. En 1992, donnant priorité à l'éducation de ses enfants, à sa famille et à sa carrière d'infographiste, elle abandonne, pendant 17 ans, toute activité artistique.
C'est en 2009 que Karine, résidant alors en Floride, se remet à la musique. Grâce à sa formation dans ce domaine, ses connaissances en informatique, et sa pratique d'un logiciel d'écriture de la musique, elle débute ses travaux en vue de la concrétisation d'un vieux rêve : compiler et publier des chansons haïtiennes. Ainsi naît le projet "Chansons d'Haïti"dans lequel elle s'investit avec passion et détermination. Pour compléter sa formation et pour répondre aux exigences du projet, elle se remet à la chanson en suivant des cours intensifs de techniques vocales, sous la direction de l'Américain Curtis Abrahamson, ténor et directeur de l'école Music America. Toutefois, il lui faut un mentor. Par bonheur, elle va en trouver un, en la personne de Julio Racine, résidant lui aussi aux États-Unis et qui devient par la suite directeur musical du projet. Avec lui, la collaboration est exhaustive. Ensemble, ils travaillent à la production de plusieurs recueils de chansons haïtiennes. Karine s'adonne à la recherche, l'écriture des partitions, la mise en page des recueils et à l'interprétation des mélodies, tandis que Julio écrit les partitions, fait des arrangements simples pour guitare, et d'autres plus complexes et inédits pour voix et piano. Il réalise aussi l'orchestration des chansons et le mixage audio des CDs annexés aux recueils. En 2011, Karine interprète, édite et publie la Missa Brevis, composition de Julio en mémoire des victimes du tremblement de terre de janvier 2010, en Haïti.
En mai 2012, invitée par la Haitian-American Youth Organisation de Miami à l'Université Internationale de la Floride, elle présente son projet au public et exécute pour la première fois, des chansons tirées de son nouveau répertoire. En juillet 2012, dans le cadre de la sauvegarde du patrimoine culturel haïtien, la Fondation de France, la Fondation Culture Création et la Fondasyon Konesans ak Libète, sponsorisent une partie du projet Chansons d'Haïti. Pour faciliter ce processus, la Fondation Odette Roy Fombrun a le soin de gérer et d'accompagner le projet dans le cadre de la réalisation de cette première phase.
Karine ne prétend pas présenter au public un produit parfait. Elle ambitionne essentiellement de rendre accessible aux enfants d'Haïti et au grand public des éléments de la production musicale haïtienne non formalisés, souvent disséminés à travers le monde et en général non disponibles sur le marché. Le musicien d'origine haïtienne y trouvera des références propres à son identité ; les institutions d'enseignement de la musique, quant à elles, y découvriront des références et du matériel de travail en appui à leurs études relatives à la chanson haïtienne. Ces recueils viendront, somme toute, combler une lacune vieille de plusieurs décennies, pour le plus grand bonheur des mélomanes.
Source: http://www.chansonsdhaiti.com/Contributeurs.html